El Cabeçó d'Or

El Cabeçó d'Or

lunes, 19 de marzo de 2012

Objectif "Alcazaba", 15-16/03/2012

JEUDI 15 MARS 2012

L'Alcazaba, du haut de ses 3.369 m, est la troisème montagne la plus haute de la Sierra Nevada. Le Mulhacén (3.479 m) et le Veleta (3.396 m) la précèdent.

L'hôtel ** "Mesón Poqueira" tenu par deux jumeaux, Paco et Pepe, est situé dans un charmant village nommé Capileira, au coeur de la région des Alpujarras. Il est tout à fait convenable et pour 25€ la nuit, on ne peut pas demander mieux.


Mon sentier préféré pour arriver au refuge qui se trouve au pied du Mulhacén, est celui qui se nomme "Acequia alta". Il s'agit en fait d'un canal d'irrigation. Voici une belle image de l'Acequia, partiellement gelée:

Dans cette région de l'Andalousie, l'eau est abondante grâce à la présence de la montagne. Le chemin borde le canal qui, à certains endroits, est complètement sec du  fait que l'eau a été déviée, soit naturellement soit par la main de l'homme. L'avantage de ce chemin est qu'il conserve un niveau très égal puisque l'eau doit couler sur une douce pente. Avec des chaussures de "trail" légères et un sac à dos chargé au minimum, j'ai pu faire l'ascension en 2 h 45. Au retour, il m'a fallu 2 h. Jamais auparavant n'avais-je été aussi vite puisque d'habitude les bottes de marche sont plus lourdes et le sac à dos est plus chargé. Il faut alors 4 h de marche pour parcourir les 1.000 m de dénivelé qui séparent l'hôtel du refuge et 2 h 30 au retour.

Au fond de la photo suivante, on peut discerner la forme arrondie du Mulhacén, même si son sommet demeure caché à la vue du randonneur. Mais ne sautons pas les étapes et reprenons le voyage en direction du sommet enneigé car il y a d'abord une pinède à traverser.


Sur la photo suivante, on constate le chemin parcouru à hauteur du flanc gauche de la vallée depuis la pinède au fond de la photo. On peut également deviner la présence d'autre chemin, encaissé dans le creux de la vallée celui-là, qui conduit au même point. Il s'agit de "la Acequia baja". En réalité, le plus gros du dénivelé est concentré en deux points: le premier s'étend de Capileira jusqu'à la fin de la pinède et le second commence juste à l'endroit de cette photo, dans mon dos si je puis dire, là où une dure ascension vers le refuge m'attend.


Et voici le refuge:


Clara et Alex sont là pour accueillir les randonneurs et les montagnards.


Le jour de mon arrivée, jeudi 15 mars, le refuge ne comptait que deux hôtes: Miguel,  originaire de "Navarra", dans la vingtaine, en forme comme pas deux, et moi! En résumé, on avait le refuge pour nous deux! Le luxe quoi! On n'aura pas à supporter les ronflements des uns et des autres, ce sera toujours ça de pris!


Étant arrivé au refuge dans l'après-midi, j'avais tout le loisir d'aller faire un tour dans les environs. Après coup, ce ne fut peut-être pas une idée très judicieuse. En effet, j'avais déjà marché pendant 4 h, chargé comme une mule, et le lendemain un grand défi m'attendait...

Toujours est-il que j'étais décidé à profiter du temps qu'il me restait pour découvrir les alentours. Mon premier objectif était d'arriver au "Alto del Chorrillo" (2.721 m):


Une belle vue m'y attendait:



À ma gauche et au loin, j'aperçois deux autres "buttes" qui aiguisent ma curiosité. Non content d'avoir atteint, le "Alto del Chorrillo", je poursuis mon exploration qui, finalement, m'amènera à un point géodésique, un sommet en quelque sorte, le "Cascajar Negro" (2.623 m).


Mine de rien, j'ai encore parcouru quelques kilomètres de plus et il faut encore retourner au refuge avant la tombée du jour, ce qui me permettra au passage de prendre encore quelques photos.


Voilà donc la journée du 15 mars qui touche à sa fin. Huit heures de marche tout de même. Trop, sans doute, rétrospectivement...

VENDREDI 16 MARS 2012

Miguel et moi partons du refuge à 8 h 25. Crampons et piolets font partie du voyage car même si la neige n'est pas abondante, au-dessus des 3.000 m, il faudra s'en servir.

Miguel est jeune et plein d'énergie; il propose de s'attaquer à la montagne sans prendre les chemins balisés. On coupe donc à gauche du sentier qui est visible sur la photo ci-dessous et on passe à droite des rochers que l'on distingue  dans le coin supérieur gauche de la photo. Ce qu'il est impossible de bien apprécier pas sur l'image, c'est l'inclinaison de la pente...


Une seconde pente pareille à celle-ci nous attend lorsqu'on débouchera sur une piste. N'empêche, on vient de parcourir 500 m de dénivelé. Ce n'est pas rien. Ensuite, le chemin se fait moins difficile: on arrive sur le dos du Mulhacén, à 3.000 m d'altitude. Mais hélas, nous sommes déjà forcés d'abandonner les hauteurs conquises pour nous diriger vers les Sept Lagunes (Las Siete Lagunas), dans le contre-bas de l'image.




Il nous faut donc descendre un peu pour enchaîner sur l'ascension ô combien pénible du "Peñon del Globo" (3.296 m). Je sens le prix de l'effort à chaque pas. Imaginez vous des ardoises géantes de schiste placées pêle-mêle les unes sur les autres qu'il faut enjamber à la manière d'un gué que l'on traverse en sautant d'une pierre à l'autre, à l'aide de nos bâtons de marche nordique. Cet amas de roches qui monte et qui monte nous fait croire que la victoire est au bout, que le sommet est là, à quelques dizaines de mètres de nous. Supercherie !

Miguel, devant moi du début jusqu'à la fin de notre aventure commune, arrive au-dessus et exprime quelque chose qui relève de l'ordre d'une surprise désagréable que je m'empresse de contenir avec une pointe d'humour en lui notifiant que je ne veux rien savoir, qu'il se taise un instant, moi qui croyais pratiquement toucher le sommet de l'Alcazaba (3.369 m, pour rappel) du bout des doigts. Mais hélas, Miguel avait vu juste et le sommet se dérobe à nous.

Nous devons remettre les crampons, que nous avions déjà chaussés et déchaussés plus tôt dans la matinée, afin de descendre quelques mètres en toute sécurité. Cela n'a l'air de rien, mais chausser les crampons représente dix minutes à l'arrêt dans le froid. D'ailleurs, nous sommes plus exposés qu'avant et le vent souffle plus fort près du sommet. Il faut donc s'arrêter à nouveau et sortir la veste du sac à dos. Dans la foulée, j'en profite pour enfiler mes grosses moufles. Qu'elles me tiennent chaud ces moufles! J'ai l'air d'un crabe maintenant mais qu'importe, j'ai chaud aux mains. Nous coupons à travers au lieu de faire le tour par la crête. Une fois arrivés en bas, nous nous enfonçons dans la neige jusqu'au genoux de manière répétée, moi plus souvent et plus profondément que Miguel vu la différence de poids, sans commentaire !

Décidément, je me rends compte combien cela me coûte d'arriver au but cette fois. Rien de comparable au sommet du Mulhacén "conquis" avec une facilité déconcertante puisqu'une fois sur le dos du Mulhacén, il suffit d'être patient et de monter progressivement vers le sommet.

Miguel m'offre généreusement de suivre ces pas dans la neige profonde. Je lui en suis fort reconnaissant car cela devient plus supportable comme ça. Encore quelques efforts et le sommet sera à nous ! Le voilà ! Je n'y croyais plus !

Le sommet de l'Alcazaba avec le Mulhacén à gauche;
au milieu, une bande de schiste.


L'Alcazaba du côté opposé au Mulhacén

Je ne suis même pas heureux. Je ne jubile pas. J'ai froid et je suis exténué. Pour la deuxième photo, je me force quelque peu à placer mes pouces vers le haut en signe de victoire. D'ailleurs, les photos sont prises après s'être ravitaillé, c'est tout dire! En effet, je veux manger mon mélange explosif le plus vite possible: banane, noix et Turrón de Jijona. Miguel me propose d'attendre avant de manger pour descendre un peu d'abord. Je refuse obstinément. Il cède. Je dois absolument reprendre des forces pour le retour. Il faut boire aussi. Deux malheureux litres d'eau pour une journée d'efforts. C'est trop peu. Et pourtant, arrivé au sommet, je n'ai même pas terminé la première des deux bouteilles. On n'a pas envie de boire quand il fait froid. C'est pour cela que les alpinistes, les vrais, doivent se forcer à boire lorsqu'ils s'attaquent aux colosses de plus de 8.000 m.

Maintenant, il faut retourner au refuge. Si loin ! Miguel commence à descendre. Nous repassons au même endroit et nous nous enfonçons de nouveau dans la neige profonde. Cette fois, je n'avance presque plus. Je prie presque à chaque pas pour ne pas m'enfoncer. C'est si fatiguant. Miguel, lui, est déjà sorti du "bourbier". Il s'éloigne vite et ne se résume plus qu'à quelques pixels sur ma rétine. À mon tour d'en sortir. Descendre, quel bonheur ! Miguel m'a attendu. Il faut à nouveau retirer les crampons. Il décide de continuer en solo pour faire l'ascension du Mulhacén, à notre droite maintenant. Je lui dis merci, merci pour sa patience, merci pour son aide et nous nous quitons. Je lui lance: "Je parie que tu arriveras avant moi au refuge à la vitesse où je vais !".

Je repasse par "Las Siete Lagunas" mais hélas, cela veut dire qu'il faut aussi reprendre de la hauteur. Bon sang ! Je progresse comme un grand-père ! Miguel est déjà arrivé à la bifurcation où il m'appartiendra de continuer tout droit alors qu'il poursuit son ascension vers la droite, sur la crête, jusqu'au sommet, alors que je viens à peine de commencer à grimper cette maudite pente.

Je vois les empreintes de ses bottes. Lui aussi a préféré de ne pas rechausser les crampons et utiliser la partie centrale de la montée dépourvue de neige.

J'arrive enfin au-dessus au prix d'une grande souffrance car la pente est vraiment raide à cet endroit. J'observe l'étendue devant moi et cherche des yeux le meilleur itinéraire. J'en trouve un où il ne faut pas enfiler les crampons. Au bout d'un court laps de temps, le paysage recommence à se dresser devant moi. Que c'est dur de grimper mais je n'ai pas le choix, je ne peux pas rester ici. D'ailleurs, depuis que nous sommes sortis, il n'y a personne, absolument personne. Un vendredi après-midi, à cet endroit, pas un chat. J'épuise toutes les possibilités d'avancer sans crampons mais finalement, je m'aperçois qu'il n'y a plus d'alternative. Je tâte le terrain pour voir si c'est bien nécessaire mais ce n'est presque plus de la neige que j'ai sous les pieds, c'est de la glace. Hors de question de m'aventurer sur cette surface sans crampons. Je glisserais tout droit vers le bas. La manoeuvre est répétée: nouer la sangle du crampon droit, puis celle du crampon gauche.

Et il faut encore propulser ma carcasse vers le haut ! Je ne sais plus d'où je tire la force car en réalité cela fait longtemps que je puise dans mes réserves. Je vois des monticules de pierres posées soigneusement les unes sur les autres à des dizaines de mètres d'intervalle. Cela veut dire que je suis sur le bon chemin, voilà qui est rassurant. J'arrive au sommet du dos du Mulhacén, ce fameux point qui est épinglé sur la carte par un "3.038" m.

Là, le vent est glacé, plus que jamais. Pourtant, il faut que je retire les crampons. La neige est absente à cet endroit et ce sera le cas jusqu'au refuge. J'en profite pour manger un bout de mon sandwich à la "tortilla". J'ai dû retirer mes gants et je tourne le dos au vent pour protéger mes mains. Malgré tout, elles deviennent de plus en plus glacées à mesure que passent les minutes dont j'ai besoin pour mastiquer. Un si beau soleil et pourtant quel froid ! On n'aurait de la peine à le croire. À cet instant précis, malgré le vent qui souffle, je sais que j'ai gagné ! Maintenant, je n'ai plus qu'à me laisser descendre vers le refuge. C'est encore loin mais ça descend, et c'est tout ce qui compte. J'oublie que je suis littéralement vidé et je mets un pied devant l'autre parce que ça descend ! Quel délice !

Je me prends à rêver que je pourrais peut-être encore arriver au village de Capileira où, en principe, j'avais ma réservation à l'hôtel pour ce soir-là. J'arrive au refuge vers 18 h 25. Cela fait dix heures que je suis en route ! Juste avant d'arriver au refuge, il faut encore grimper quelques mètres. Cela me refait souffrir, c'est horrible. Cinq minutes après, Miguel arrive !  Il me demande si je viens d'arriver et je lui réponds que c'est le cas et qu'encore un peu, il arrivait avant moi tout comme je l'avais dit plus tôt dans l'après-midi. On plaisante, et trois gars qui prennent les derniers rayons de soleil sur les marches du refuge sourient de nous voir discourir ainsi !

Finalement, je me rends à l'évidence, impossible de descendre vers Capileira. Il fera nuit dans une heure et le chemin serait dangereux dans l'obscurité, même muni d'une lanterne frontale. Je renonce donc. Clara, qui travaille au refuge, me donne la même chambre où j'avais dormi la nuit antérieure, à la différence près que ce soir, d'autres hôtes sont arrivés. Je serai donc le seul à dormir dans une chambre de 6 alors que tous les autres hôtes devront partager leur dortoir. Un traitement de faveur que je n'oublierai pas.

Avant de me coucher, nous avons tous dîné et à ma grande surprise, j'étais bien. Après le repas, nous nous sommes rapprochés du feu et après quelques bavardages, je me suis discrètement éclipsé, en me sentant tout de même un peu coupable d'avoir reçu pareil traitement de faveur ! 

Pour la deuxième nuit consécutive, je me suis glissé dans mon sac de couchage Diamir, Uli Biaho, bourré d'un fin duvet tout à fait délicieux ! Quand il fait un froid de canard, il faut bien avoir un peu de duvet sur soi ! Il n'y a qu'à regarder autour de soi:









martes, 7 de junio de 2011

El Cabeçó d'Or (Busot) - 31/05/2011

Ascendí esta montaña por primera vez el 31 de mayo del 2011. Bastante arriba ya, perdí el rastro del sendero y subí recto por un sitio lleno de piedras. Me hundía en la pedredra, me costaba avanzar una barbaridad. Al final, después de muchos esfuerzos, llegué ante una pared de roca insalvable. Unos doce metros que intenté escalar, pero en vano. Lo volví a intentar un poco más lejos con la esperanza de que me fuera mejor pero nada, tuve que abortar el intento una vez más, con la dificultad añadida del destrepe. Una vez al pie de la roca, un poquito más lejos, por fin, se me presentaba un paso mucho más fácil de transitar, el cual me permitía seguir con la deseada primera ascensión de lo que iba a ser mi montaña favorita por su cercanía y su belleza.

Ya me faltaba menos para llegar a la cumbre. Después de la casa en ruina, la Casa del Polset, quedaban tan solo unos metros, cosa que ese día desconocía. A pesar de la lluvia que me cayó encima durante la mitad de la ascensión, estaba feliz, empapado pero feliz. Fue el primer paso hacia objetivos más ambiciosos. Los sueños son posibles si algún día se empiezan.

Hoy, día 9 de mayo de 2012, casi un año después de subir el Cabeçó por primera vez, puedo decir que no me he cansado de esta montaña tan bella. La he subido una cantidad de veces y tengo una coleccion de fotos impresionantes, tanto de puestas de sol como de mares de nubes.